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Installation Éviter les échecs grâce aux « espaces-test agricoles »

En France, une quarantaine de fermes « couveuses » préparent les futurs agriculteurs à l’installation en mettant à leur disposition terres, bâtiments, matériel et cheptel. Les candidats prennent ainsi le temps de vérifier la faisabilité de leur projet en démarrant une activité de production en conditions réelles, mais dans un cadre sécurisé.

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À la fin de juin, le Réseau national des espaces-test (Reneta) réunissait sa quarantaine de membres : des « couveuses agricoles ». Les participants se sont retrouvés sur les 65 ha des Champs des possibles, à la ferme de Toussacq, à Villenauxe-la-Petite (Seine-et-Marne), un exemple d’« espace-test » où se lancent de futurs maraîchers, éleveurs caprins ou producteurs de volailles.

Un à trois ans

Qu’est-ce qu’un « espace-test » ? Une mise à disposition des moyens de production aux futurs agriculteurs, avant que ces derniers ne se lancent dans l’installation à proprement parler. Les candidats intègrent une « couveuse » sous un contrat d’appui de projet d’entreprise (Cape), qui durera de un à trois ans.

 

Ils disposent également d’un cadre économique et juridique pour lancer leur activité, d’un accompagnement technique, et d’un accès aux réseaux de commercialisation. Avec les Champs des possibles, par exemple, la ferme lance notamment des agriculteurs bios qui répondront à la demande croissante des Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap).

Sécuriser les projets

L’intérêt des « espaces-test » ? Soutenir les candidats, souvent non issus du monde agricole, dans leur parcours à l’installation. « Souvent, les porteurs de projet ont des idées, se sont un peu formés, mais ils hésitent à se lancer, explique Jean-Baptiste Cavalier, animateur coordinateur national du Reneta. Dans les couveuses, ils sont dans les conditions réelles du métier, mais ils écartent la prise de risque. Le futur agriculteur prend le temps d’évaluer la faisabilité de son projet, de s’adapter au rythme de vie qu’impose sa production, et de se faire un premier bilan comptable. »

 

Il y a actuellement, dans tous l’Hexagone, 350 personnes en cours de test. « Et autant sont déjà passées dans les couveuses du Reneta, ajoute Jean-Baptiste Cavalier. Environ deux tiers des candidats ont concrétisé un projet. D’autres se sont réorientés vers le salariat. Et 15 % n’ont pas donné suite. » Un échec ? « Certainement pas, lance Jean-Baptiste Cavalier. C’est que le test a joué son rôle, la couveuse donne le droit à l’erreur et évite justement des désillusions. »

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